Stronk / Singulier(s)
Création 2012
Texte de Pascal ARNAUD
Mise en scène : Hélène ARNAUD
La grève générale paralyse le pays.
Les transports maritimes entre le continent et l'île de Wintersee sont verrouillés depuis deux semaines. Seuls quelques bateaux bravent le blocus.
R a troqué sa vareuse de marin pêcheur contre celle de passeur.
C'est sur un embarcadère que la nécessité réunit Blute, Eden, Gargarine et Wispy...
Le lieu est clos, l'espace circulaire.
L'arène met en jeu le passeur sans scrupule et les clandestins pétris d'espoir.
L'un mérite-t-il plus que l'autre un avenir moins sombre ?
Et qui le décide ?
Qui décide de ce qui est juste ?
Qui décide de ce qui est moral ?
Et si les fous étaient nos garde-fous ?
Pièce énergique dans sa musicalité et son actualité sociale, STRONK est un huis-clos clandestin joué dans une scénographie circulaire.
Installée dans des lieux non dédiés au spectacle, la pièce plonge le spectateur dans un univers baroque et circassien, au plus proche de l'action.
Une partie à géométrie variable ("le choeur") est voué à être joué par un groupe d'habitant du territoire d'accueil.
Sur les saisons 2010/2011 & 2011/2012, la compagnie a créé le choeur sur trois territoires régionaux (Ruffec, Parthenay, Thouars) dans un vaste projet intitulé "Singulier(S)".
Diffusion
Artistes
Interprètes :
Julien PERIGNON
Fabien CASSEAU
Céline GIRARDEAU David GRIMAULT
Catherine VAN HECKE
Composition musicale :
Stéphane LEACH
Scénographie & construction : Ludovic BILLY
Paul BEAUDOIN
Création lumière :
Pierre BAYARD
Boris PIN
Régie plateau :
Patrick BRUNET
Ingénieur son :
Gery COURTY
Production
Le Théâtre de l'Esquif
Palais des Congrès de Parthenay (saison Ah?)
co-production :
- Association Ah?
- le Théâtre de Thouars - scène conventionnée
- La Canopée de Ruffec
- la Région Poitou-Charentes
- le Département des Deux-Sèvres
- la SPEDIDAM
- le Pays Thouarsais
- les communautés de communes du Saint Varentais, de l'Argentonnais et du Thouarsais.
Note d'intention d'Hélène ARNAUD
Les microsociétés et les interrogations qu’elles suscitent ont fortement inspiré mon action théâtrale de ces dernières années. (La vie d’un quartier urbain sensible de Rochefort a été centrale dans la création de Quartier Libre, en 2008, et l’année suivante, une autre population, rurale celle-là, chargée d’une autre histoire, d’une autre tradition, d’autres aspirations, m’a amenée à réaliser Garden Party en lien étroit avec les gens de ce village de Gâtine.) Ma démarche m’a conduite encore à explorer le microcosme, plus resserré encore, de la famille, ici en perte de repères, avec le montage d’un diptyque autour de Daniel DANIS : Bled en 2008 et Le Chant du Dire Dire en 2009. Aujourd’hui, je désire étendre mes sources et consacrer mon travail à la société dans son ensemble, celle en tout cas que je connais, qui me touche, qui est la mienne et la nôtre, la grande société fusionnée de ma trentaine.
Les différences, celles qui nous distinguent, qui nous donnent une valeur personnelle, celles qui font de nous des individus, mais aussi celles qui nous divisent. Paradoxe. Alors que nous revendiquons le droit d’être nous-mêmes, que de chemin à parcourir souvent pour reconnaître la différence des autres. Surtout pour ceux qui pensent être normaux, par opposition aux autres, à ceux qui sont différents, aux … anormaux ? Les normaux, c’est normal, j’en fais partie. Oui, je me trouve tout à fait normale : à trente deux ans j’ai une famille, des amis, un travail (si particulier soit –il), un corps qui fonctionne à peu près, j’ai un Q.I tout à fait acceptable, je ne suis pas véritablement belle mais loin d’être moche, je suis blanche parmi une majorité de blancs, femme dans un pays où je pourrais être ministre, et de surcroît je suis encore jeune. Je suis à ma place. Ce qui me permet comme beaucoup d’être une entrepreneuse de morale.
